Dans l’industrie de la transformation des huiles végétales, le traitement préparatoire appelé dégumage est souvent sous-estimé, pourtant il conditionne directement la qualité finale du produit ainsi que l’efficacité des étapes suivantes — neutralisation, décoloration et désodorisation. Une mauvaise gestion du dégumage peut entraîner une augmentation des pertes de matière grasse, une surcharge en phospholipides et une baisse de rendement global.
Le dégumage consiste à éliminer les phospholipides, protéines et autres impuretés hydrophiles présentes naturellement dans les huiles brutes. Deux approches dominent sur le marché :
| Méthode | Processus clé | Rendement moyen (%) |
|---|---|---|
| Hydratation (eau) | Ajout d’eau chaude (60–70 °C) pour hydrater les phospholipides | 92–95% |
| Acide (H₃PO₄) | Utilisation de phosphorique dilué pour transformer les phospholipides en insolubles | 94–96% |
Selon une étude réalisée par l’Institut français de la recherche sur les huiles végétales (IFRH), les usines utilisant un contrôle précis de la température (±2 °C) et du pH (3.5–4.5) lors du dégumage acidulé observent une réduction de 15 % des pertes de matière grasse par rapport aux opérations non optimisées.
Un producteur de soja en France a récemment augmenté sa capacité de production de 12 % après avoir mis en place un système de régulation automatique du dégumage hydrique. En mesurant les niveaux de phosphore résiduel (< 50 ppm), ils ont pu éviter les blocages fréquents dans les filtres de décoloration — une source majeure de downtime dans les unités de raffinage classiques.
De même, une usine de colza en Allemagne a adopté un contrôle en boucle fermée du pH pendant le dégumage acide, ce qui a permis de stabiliser le processus sur plusieurs mois consécutifs, avec une variation de moins de 0.3 unité de pH entre chaque lot — un indicateur clé de la reproductibilité industrielle.
Beaucoup de fabricants pensent que si l’huile sort claire, le dégumage est satisfaisant. Mais c’est un piège. Même une petite quantité de phospholipides restante (50–100 ppm) peut causer des problèmes à long terme : formation de goudron dans les colonnes de désodorisation, accumulation de résidus dans les échangeurs thermiques, ou encore perte de stabilité oxydative du produit fini.
L’optimisation du dégumage n’est pas seulement technique — elle est stratégique. Elle permet non seulement de respecter les normes internationales (ISO 2921, AOCS Cd 2-66), mais aussi de renforcer la compétitivité face aux nouveaux entrants sur le marché européen.
Les meilleures pratiques ne sont pas écrites dans les manuels — elles naissent de l’expérience, du contrôle rigoureux et de la volonté d’aller au-delà du minimum requis.
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